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Le mental n’écoute rien et croit dominer la matière or, la discipline
développe des atouts majeurs : le pouvoir de concentration dans une continuité
et la maîtrise interne du corps, tant musculaire qu’organique. C’est une
gymnastique du physique et du mental. Une prise de conscience décalée qui se
traduit par la maîtrise de la respiration et un contrôle sur les instincts primaires
en jouant avec le jeu de réflexes contrôlés. Cela a pour conséquence de
différencier tout individu de la masse non-agissante et instinctive qui ne vit que
dans la nature des automatismes conditionnés, d’attirance et de répulsion. Bref,
d’un comportement vulgaire se développe une harmonie de type aristocratique
sur le pouvoir de son être de chair et de pensée ! Une culture de la différence
non-égotique. C’est une façon de se libérer de l’esclavage mental et de devenir
un homme nouveau et libre de produire et agir avec une conscience décalée,
ferme et volontaire. Unité fondue mais non confondue, le pratiquant va à la
rencontre du moi interne et de son horloge biologique. Il cultive l’attention et
non l’intention. Il observe le comportement de son corps en fonction de ce qui
lui propose dans le déroulement de son activité. La connaissance parfaite de son
corps entraîne une maîtrise de la pensée et permet de se concentrer sur le
mouvement, qui est le symbole même de la Vie. Cela tient aussi du fait qu’il est
inconcevable de vivre dans une maison sans savoir rien d’elle. Il faut partir à la
découverte de notre propre corporéité. C’est une investigation sur le réel.
Pourquoi je tiens debout sur de si petites chevilles ? Pourquoi mon corps refuse
de bouger comme je veux ? Pourquoi suis-je si maladroit ?, etc. Toutes ses
questions trouvent une réponse dans la pratique de l’introspection, de
l’épiderme jusqu’aux bout des doigts, de la peau jusqu’au plus profond des
organes. Ce qui permet de se poser la question fondamentale : Qui suis-je
vraiment, dans ma réalité, quand je suis seul avec moi-même ? Cette réflexion,

il arrive parfois de l’avoir, mais généralement, cette sensation particulière est
accompagnée d’un traumatisme, d’une maladie ou d’un mal-être affectif... Le
pratiquant n’est plus dans la superficialité de son existence, non dans le paraître
pour briller dans la société, mais il vit dans l’instant présent, dans le hic et nunc,
« le tout de suite et maintenant ! ». Tout conducteur devrait avoir une saine
connaissance de son véhicule, afin d’entretenir sa propre mécanique. Il en va de
même de la corporéité comme du mental ! L’exemple type de cette
impeccabilité active se trouve dans le fait qu’un maître d’arts martiaux nettoie
lui-même sa salle, comme un temple, comme s’il s’agissait de son corps
physique.
Comprenons bien que cette technique entraîne à vivre différemment dans la
continuité de la journée et non pas seulement lors de la pratique, sans restriction
aucune, mais, de façon décalée, hyper conscient de soi-même par rapport à la
périphérie et le monde extérieur. C’est un véritable empire sur soi-même, une
bien réelle conscience de ‟l’homme nouveau” par rapport aux aléas de la vie.
Une arme redoutable contre toute attaque, tant physique que mental !

« UN ESPRIT SAIN DANS UN CORPS SAIN ! »

*
TAI QI QUAN :

« Tai » exprime l’ultime, l’extrême, le suprême, « Qi » est à
la fois la limite, la force vitale issue du faîte du Ciel et
« Quan », le poing, le combat, l’action. Ce qui est interprété
comme étant ‟le mouvement de la vie”.

*

*Tradition Extrême-Occidentale contre Tradition Extrême-Orientale. En quelle
mesure deux visions extrêmes du Monde pourraient-elles s’harmoniser et
devenir complémentaires ?
L’attrait des arts martiaux d’Extrême Orient n’est pas nouveau dans nos milieux.
Mais d’une manière générale, nous en savons plus du Japon que de la Chine, le
communisme ayant était, en une large mesure, un frein à notre enthousiasme !
Néanmoins, plus ou moins tout le monde, a entendu les bienfaits de
l’acuponcture ou de la digipuncture...
*Julius Evola et René Guénon se sont intéressés à l’ésotérisme Taoïste. Si le
premier a écrit un opuscule sur le sujet et repris la fameuse formule ésotérique
« Chevaucher le tigre », l’autre nous a offert une clef de compréhension qui
développe la métaphysique taoïste dans son magistral livre « La Grande Triade ».
Evidemment, on ne saurait se passer de l’incontournable œuvre majeure « La

pensée chinoise » de Marcel Granet, qui fût pour rappel, le maître de
conférences de Georges Dumézil...
Si nous avons les meilleurs auteurs en théorie et en philosophie, les pratiques du
Tai Qi Quan et du Qi Gong, demeurent les compléments incontournables au
Savoir. C’est là que nous intervenons.
Il est indiscutable qu’une base philosophique doit être le ciment d’une pensée
ferme, mais tout cela va prendre une autre dimension lorsque l’on va
s’interroger sur le bienfondé de cet art particulier.
En effet, nous pourrions parler de la méditation, de la concentration sur soi et
de différentes techniques de yoga aux multiples écoles plus ou moins sectaires.
Mais il en ne sera rien ici.
L’Histoire de cette discipline et de ses maîtres fondateurs ne nous intéresse pas
dans l’immédiat, mil ouvrages ont déjà été écrits sur le sujet. En revanche, nous
allons parler de la technique, de son efficacité et des correspondances que nous
allons inévitablement retrouver dans les traditions préchrétiennes de l’Occident.
*Que veut dire « Chevaucher le tigre » ?

L’homme et la bête, c’est en fait, la parfaite image du pouvoir de
domination de l’esprit sur la matière et les bas instincts. Comme
nous l’aurons remarqué, il ne s’agit pas de tuer l’animalité liée au
cerveau reptilien mais bien de s’accorder avec les convulsions et
comportement du corps. L’esprit n’est que l’invité à chevaucher
l’animalité. C’est donc avec conscience qu’il dirige son équipage.
Autrement formulé, tel le maître d’équitation sur son pur-sang,
l’initié propose plus qu’il ne dirige, supervise et invite sa monture pour ne faire
qu’un avec lui-même, tel Chiron le Centaure.
*Tout d’abord, il faut établir les bases d’une bonne pratique. Elles sont simples
et efficientes.
Pour principe de base, tout est question d’orientation. Il faut se déterminer par
rapport à l’espace consacré à la discipline. Ce qui permet de se positionner par
rapport aux 4 points cardinaux et le levée du soleil. Le récipiendaire est toujours
à la croisée des 4 directions, du cardo et du decumanus. Comme un axe
primordial, il est au centre de toute chose. Toutes les directions s’établissent à
partir de lui. Il est donc tel un Roi, au centre de son monde, à média mundi du
Ciel manifesté et de la Terre notre mère. Il revient à lui d’entretenir son propre
royaume !
Si l’apprentissage de la technique s’étudie en salle, la véritable pratique se fait,
de préférence, en extérieur. La qualité de l’air fait partie intégrante de la
pratique puisqu’elle se base sur une connaissance de la respiration contrôlée.

La pratique du tai Qi Quan répond à dix Principes de base : rien de plus ! Mais la
technique demande beaucoup d’entraînement, de volonté et de patience, car

elle fonctionne sur les bases d’une étude approfondie de son empire sur soi-
même. C’est une connexion particulière et empirique qui, telles les pelures

d’oignon, se découvre couche par couche successive, jusqu’au plus profond de
son être, jusqu’au germe même de la vie. On notera part ailleurs, que chez les
anciens germains, la 21ème rune, l laukaz, est justement l’expression du germe,
autrement dit, la première cellule souche de la vie et que le jarl offrait en présent
au nouveau-né une tête d’ail afin de lui porter chance...
*Voici les 10 préceptes :
1- La tête légère en suspend et l’esprit éveillé. (comme attirée par le ciel)
2- Fondre la poitrine et garder le dos tonique. (la force se développe par le dos)
3- La taille, centre du mouvement. (tous les mouvements s’initient par la taille, tan tien)
4- Le vide et le plein. (les déplacements engendrent le yang et le yin dans la continuité)
5- Lâcher les épaules et les coudes. (Abaisser les coudes et dégager les aisselles)
6- L’intention et non l’effort. (détente et souplesse harmonique)
7- L’union de l’esprit et du corps. (synchronisation des mouvements avec conscience)
8- Simultanéité et harmonie des mouvements.(conscience de l’interne et de l’externe)
9- continuité. (enchaînement des mouvements sans interruption)
10- Le calme dans le mouvement. (rechercher la quiétude, le bien être dans la forme)
C’est la base d’une constante recherche de la stabilité et de l’équilibre exécutée
en souplesse et en lenteur dans une fluidité gestuelle contrôlée et harmonique.
L’enracinement du corps d’une part, et une respiration calme et naturelle
d’autre part, sont à la source même de toute action.
Ajoutons à cela, que si nous devions symboliser la valeur du mouvement, nous
dirions que nous sommes à la fois, dans la lenteur et la précision gestuelles du
panda, la souplesse et la volonté du tigre et du dragon. Qui plus est, le haut de
la tête est comme suspendu à un fil céleste, le regard lucide et attentif aux
mouvements. Le geste et le déplacement s’établissent par l’action des mains et
des pieds dans une chorégraphie précise, tel que l’exprimerait un marionnettiste
avec son pantin de bois
*Le taoïsme à l’égard de la pensée occidentale.

Notons déjà que, si nous lions les deux
runes R.12 jeran et R.13 ihwaz du fuÞark
ancien germanique, nous découvrons
qu’elles s’inscrivent à la perfection dans un modèle qui suggère le symbole de la
galaxie la plus élémentaire de type SBb dans Eridanus, mais aussi, celui du tao !
Ce schéma évolutif, ici, nous le prouve de manière patente.

*Les symboles associés au taoïsme ne sont que des informations significatives

d’une pensée unique appartenant aux peuples de
l’Hémisphère Nord. Le symbole clef de l’Orient repose
sur la valeur expressive du tao. Celui-ci engendre une
puissance qui se développe harmonieusement d’après
deux principes de base qui se nomment le yin et le yang. Ces deux
engeances ne font qu’une lorsqu’elles sont en mouvement car, l’une est
tributaire de l’autre comme une respiration, l’inspire engendre l’expire, comme
le plein et le vide de toute action. Ils sont complémentaires alors qu’ils
apparaissent comme opposés, voire contradictoires. Les artefacts celtes, que
l’on découvre ici sur ces deux images, nous prouvent que ce symbole majeur de
l’Orient était connu de toute éternité en Occident ! Et que, au final, la parole
socratique est bien proche de celle de Confucius... Elle s’établit sur la logique par
rapport au Principe Divin !

En toile de fond, comme pour les celtes ou les anciens
germains, il y a la polarité du Ciel. Comme pour les
européens, l’Etoile qui flamboie est au faîte du Ciel et se
situe dans la constellation aux 111 étoiles de la Grande
Ourse, que les extrême-orientaux appellent Tai Qi ‟le
Boisseau”, autrement dit, le point ultime de l’Univers, qui

est la demeure de tai i , ‟la Grande Unité”, ‟le 1 Suprême”.
Cette Tradition Verticale de l’expérience met en rapport l’homme et les astres
directement concernés par la pratique, le faîte du Ciel, le Soleil et la Lune. Elle
providentialise la Terre en lui donnant une raison d’être par rapport
à nos luminaires et leur déplacement, mais aussi, elle nous situe par

rapport aux 6 points considérés de l’espace horizontal Nord-Sud-
Est-Ouest et verticale zénith et nadir. En sachant que chaque

individu est au centre de cette définition ! Tout espace, tout endroit
où l’homme accède, n’importe-où, où qu’il soit, devient pour lui son
centre. Le reste ne sera désormais jamais plus que la périphérie. Les Anciens
Germains pourraient parler d’Asgard par rapport à l’Utgard, et les Romains du
limes et de l’Urbi par rapport à l’Orbi ! A chacun de comprendre et d’accepter,
en tant que nouvelle réalité non virtuelle, cette première image de soi
s’inscrivant dans les géographies tant terrestre que céleste. C’est un changement
de paradigme !
Cela peut paraître vertigineux mais si l’on en croit les astrophysiciens, la terre
tourne autour d’elle-même, autour du soleil qui lui-même s’aventure dans l’infini
à une allure astronomique. Si nous devions prendre en considération toutes les

vitesses de rotations cumulées et de mouvements célestes de cette
incommensurable horloge sidérale nous deviendrions fous ! Cependant, l’art du
tai Qi n’est pas sans rappeler tout un système de déplacement conforme au
modèle céleste. Axe, mobilité, léger comme le vent, le pratiquant trouvera dans
les rotations du mouvement et sa respiration, les rythmes harmoniques du Ciel
et de la Terre réunis en lui-même, et redistribués par lui-même en toute
conscience. N’oublions jamais que nous sommes les enfants des étoiles !
*La poésie taoïste fait dire que l’œil gauche est yin
en accord avec le tigre blanc, il est assimilé au soleil
alors que l’œil droit est yang, identifié à la lune et
en accord avec le dragon vert. Ils regardent tous les
deux vers le Sud. Réalité et rêve confondus, les
yeux sont les tyrans du cœur, disait Isha Schwaller
de Lubicz, mais ils peuvent aussi devenir
pénétrants. Les Scandinaves avait fait d’Odin un
dieu borgne, pour autant, n’est-il pas plus

clairvoyant qu’avant qu’il donne son œil à la fontaine de Mimir, afin de
connaître la réalité sur le destin du monde, à la Source magique du Savoir, aux
racines de l’arbre cosmique d’Yggdrasil ? N’y aurait-il pas, dans cette métaphore
mytho-poétique, l’idée d’un œil yin, introspectif, par rapport à l’œil yang,
prospectif ?
* Quel rapport entre la pratique le tai Qi Quan et la philosophie Occidentale.
La pratique offre la possibilité de se découvrir à soi-même. Elle n’est pas
spéculative. Elle ouvre des portes de compréhension directe du corps par une
recherche harmonique dans l’accomplissement gestuel qui n’est pas sans
rappeler une danse chamanique. Nous ne sommes plus dans le paraître, mais
dans l’acte ! Maître du mouvement, nous le qualifions afin de mieux faire circuler
les énergies naturelles qui régissent le corps. Nous endossons la chair et le
squelette du cadavre pour l’affirmer de notre présence, par une conscience
décalée du corps entraînant une maîtrise parfaite du mouvement dans sa
stabilité.
* En quoi cette pratique spécifique est-elle un support à l’éthique lansquenet ?
Parce qu’il est inconcevable qu’un lansquenet ne soit pas en mesure d’être le
maître de lui-même en toute circonstance ! Tant moralement que civilement,
tant physiquement que spirituellement, tant ésotériquement que
matériellement. Être un Homme au milieu des ruines nécessite une forme
aristocratique d’une impersonnalité active. Il ne se conforme pas au désidérata
de l’homo vulgarius ! Il s’identifie au principe de toute chose par la maîtrise de

sa pensée et par sa façon d’agir et d’être. C’est parce qu’il est aussi l’exemple
pour les autres, dans une noblesse qui se tait, qu’il agit. Voilà la vertu royale que
les taoïstes éclairés nomment Ming tö. Il n’est pas un point
cardinal par rapport à une situation géographique car, il est au
centre, comme le chiffre 5 du carré magique, du palais impérial,
le Ming t’ang !
* Un art martial qui entretient l’esprit.

Tout est une question de patience, de volonté et de concentration afin d’agir sur
sa propre identité. C’est une discipline ! Comme telle, elle demande des disciples
disciplinés !
*La pratique entraîne à une meilleure compréhension de soi et des autres. Celui
qui pratique s’arme contre toutes les attaques extérieurs. C’est un bouclier
invisible. Le corps physique devient notre véritable allié et non plus, comme on
le croit souvent, une charge ! Nous ne le subissons plus dès lors que nous
accompagnons, consciemment, le cerveau reptilien.
Dans la réalité, le corps n’a pas vraiment besoin d’être pensé, il agit selon le
rythme biologique de son espèce sans se soucier réellement du mental.
Cependant, les humeurs, les réflexes et la forme extérieure dépendront selon la
nature de chaque individu. Pour autant, le corps physique ne porte pas de
jugement, il opère dans son domaine de façon efficace par rapport à sa nature
propre.
Notre anatomie se débrouille toute seule. Et notre horloge interne, qui règle et
règne en solitaire, organise les temps de veille-repos, d’appétit-digestion,
d’absorptions déjections, de la respiration, par les 5 organes majeurs pleins (yin)
et les 5 organes majeurs vides (yang), etc. Suivant le cycle diurne-nocturne, le
corps physique ne dort jamais. Ainsi, il gère nos activités tant internes
qu’externes à travers le bon fonctionnement de ces organes, et bien
évidemment, de son cœur et de son diaphragme. La respiration, le sommeil, la
faim, la soif, font partie intégrante de la réparation du corps. Voilà aussi une des
raisons qui explique les temps de repos, lorsque le corps est en « dormition ».
Pendant le sommeil, le corps biologique répare les blessures ou maladies
bénignes. Les globules rouges et les globules blancs répondent sans cesse aux
attaques externe-interne à notre physiologie et, sans avoir à passer par nos
interrogations, ils agissent, afin de pallier aux problèmes que rencontre tout
humain au long de sa vie. Les 5 organes physiologiques, foie, cœur, rate,
poumons et reins, agissent sans que nous nous en rendions compte. Bref, le
corps est autonome alors que l’esprit est bien souvent ailleurs, dans ses pensées
fumeuses et sa petitesse existentialiste de toujours vouloir briller ou plaire, etc.

Ainsi, si l’esprit semble dominer la matière, ce n’est qu’en apparence. Et c’est là
qu’intervient la pratique du tai Qi !
En effet, l’apprentissage de cette discipline, au sens le plus stricte du mot,
permet de prendre conscience de notre squelette, de nos muscles, de nos
tendons et de nos nerfs par une maîtrise et une compréhension du mouvement.
Le pratiquant se retrouve dans un état de conscience différenciée, mais pour
autant rien qui ne révèle une part de magie. Il va à la rencontre de lui-même
comme s’il avait décidé de rentrer dans son propre corps afin de s’en vêtir pour
mieux l’habiter, pour mieux le comprendre, pour mieux diriger ses gestes et sa
force par les énergies vitales qui circulent en lui. Ce qu’il va découvrir est de
l’ordre du sensible dans une introspection qui permet de savoir comment diriger
les flux énergétiques, en les conduisant mentalement et en leur redonnant un
sens de lecture efficace. Ce qui, au niveau des réflexes, va booster l’attention et
créer des connexionsinterdépendantes surprenantes. Mais cela n’est pas visible
comme une personne qui ferait du gainage ou de l’haltérophilie, évidement. La
recherche ne se borne pas à avoir un corps bien sculpté pour montrer sur la plage
ses abdominaux, on aura bien compris ! Il va découvrir en lui-même, pendant
cette expérience qui peut durer une vie entière consacrée à ce choix, que le corps
est agi par une dynamique énergétique et que celle-ci peut devenir son allié à
tout instant.
L’exemple nous vient des fascias. Les fascias sont l’intelligence du corps, ils
répondent en permanence à toutes les exigences et contrainte physique tant en
interne qu’en externe. Tout ce que nous ressentons, tel le froid et le chaud, les
brûlures, les piqures, les caresses et les coups, etc. le cerveau est instantanément
mis en alerte ! Ce sont les fascias qui nous donnent cette impression d’exister en
permanence, même pendant notre sommeil. Ils sont les gainages en faisceaux
de nos muscles, de nos fibres, nerfs, tendons, os, moëlle épinière, etc. chargés
continuellement d’informations, et ça, tout le temps ! Par exemple, ce sont eux
qui avertissent et provoquent les suées quand il fait trop chaud afin de refroidir
le corps, et il en va ainsi de tout ce qui est régi par le physique... Ils participent
totalement, pleinement à la gestion du corps, à ces besoins, dans sa réalité
instantanée !
*Au début de cet apprentissage, le récipiendaire doit accepter qu’il évolue dans
un cadre spécifique, providentiel. La salle de cette école est à l’image d’un cube
longue impliquant, de fait, une géographie de l’espace en trois dimensions, en
rapport direct avec la nature du Ciel dans sa manifestation. C’est pourquoi, il est
demandé au pratiquant de se tenir droit, dans une axialité qui le situe
verticalement et consciemment entre le Ciel polarisé et la Terre. Durant cette

activité contrôlée, il doit se rappeler que comme le roi, le Wang, il est au centre
de toute chose et que c’est à partir de lui-même, en tant axe immutable, qu’il se
situe en permanence entre le Ciel polaire et la Terre sacralisée
par le lieu de sa pratique. Celui-ci devient son temple, son
palais. Ce qui n’est pas sans rappeler l’idéogramme des 6
directions de la rune danoise hagal, évidemment. Ainsi, tout n’est qu’une
question d’orientation par rapport à la place que nous occupons.

Mais, que va-t-il découvrir quand il va se pencher sur son
propre sort. C’est dans l’introspection qu’il va trouver sa
force et son confort. Enfin éveillé à sa centralité par rapport
à la périphérie, il va pouvoir être en devenir !
*Pour cela encore, il faut donner une explication. Si le corps
humain, mais aussi tout ce qui est mu autant dans l’espace
sidéral que dans tous les règnes minéral-végétal-animal-hominal, naît, vibre,
croit, bouge, vit, c’est qu’il est parcouru par une Energie issue du cosmos qui
nous vient de l’instant du «Big Bang». Les astrophysiciens et les physiciens de la
cantique l’ont décrit à multiples reprises dans les revues spécialisées. Tout est
vibration certes, mais plus encore, animée par des puissances qui se révèlent
déjà lors de la conception de la vie. Etant non substantielle, elle pourrait se
traduire symboliquement par des aspects du Numen. Cependant, l’homme en
devenirse trouve confronté aux aléas de la vie. Et de nature, il s’identifie comme
une charge pour lui-même. Ce poids de l’humanité qui le rabaisse en analysant
tout de façon négative, à travers son fatum, est un frein qui ne permet ni de
s’élever ni de se délivrer !
*Trois énergies nourrissent et activent la vie. Trois puissances différenciées qui
pourtant ne sont qu’une dans la manifestation. Cependant, ellesse différencient
par leur raison d’être et le besoin. Il s’agit du jing, du Qi et du shen ‟les 3 joyaux”
ou san jiao. Ce sont les trois nourritures intemporelles correspondant aux trois
niveaux de ce qui est appelé ‟les champs de cinabre” ou tan tien. Ce terme précis
de ‟cinabre” n’est pas sans nous rappeler qu’il est l’intitulé d’un des ouvrages
majeurs de J. Evola « le chemin du cinabre »

1 qui révèle sommairement son
parcours de vie, comme une expérience initiatique unique. Nous nous
souviendrons que l’œuvre littéraire du Baron n’a pour ambition, ni de plaire, ni
de convaincre mais seulement de montrer par les lois qui régissent le monde
qu’une alternative spirituelle et temporelle est possible ! Ces trois énergies sont

1
Le cinabre, en alchimie opérative, est un pierre de couleur vermillon qui est appelée aussi sulfure de mercure.
Or, le vermillon, en héraldique est couleur « de sang et d’écarlate ».

soumises au régime de la Terre, à l’être en tant d’individu et au Ciel. Trois niveaux
énergétiques qui partent du substantiel au non-substantiel. Du conditionné au
non conditionné.
Ces trois joyaux sont les principes nourriciers du corps. prénatal, héréditaire, on
les retrouve aussi dans l’énergie organique alimentaire, et dans la qualité de l’air
raffiné par la respiration contrôlée.

LE CIEL → SHEN
L’HOMME → QI
LA TERRE → JING

Il est dit que :
- ‟Le plan du Ciel” est associé aux fonctions circulatoires et à la respiration. Il est
corrélé au point yin tang, entre les sourcils, siège du shen.
- ‟Le plan de l’Homme” est associé aux fonctions d’assimilation, corrélé au point
zhongwan, au niveau du sternum. Là où siège le Qi.
- ‟Le plan de la Terre” est associé aux fonctions d’élimination, corrélé avec le tan
tien dont le point de concentration Qi hai se situe légèrement sous le nombril.
C’est le siège du jing.
*Le principe fondamental revient à dire que comme en Occident et les mythes
fondateurs des anciens Germains, l’univers est régi et issu de deux puissances
contradictoires : le feu et l’eau. Peu importe ici le régime de ce feu ou de cette
eau mais, nous penserons aux eaux primordiales et aux feux célestes. Toujours
est-il que les rapports antagonistes et conflictuels s’accommodent pour créer la
vie ! Celle-ci dégage dans l’imagerie poétique un géant androgyne. Cet à partir
de cet hermaphrodite que la création sera reconditionnée engendrant alors
toutes les possibilités à travers les deux aspects de la force, yin-yang et des 8
trigrammes du tao, par le diagramme du Bâ-Guά, etc.
*Les énergies vitales parcourent le corps grâce à 12 méridiens qui sont les trajets
empruntés d’un circuit spécifique... Celui dont nous parlons se nomme chong
mai. Il relie les trois ‟champs de cinabre”, les 3 foyers que l’on nomme aussi les
triples réchauffeurs. Le rôle ‟des 3 réchauffeurs” consiste à faire circuler et
distribuer l’énergie originelle, le yan Qi vers la périphérie du corps, à la peau et
aux 12 méridiens.
- L’inférieur se situe à la hauteur du hara, à environ trois centimètres en dessous
du nombril. Il est appelé Qi hai, il est de couleur bleue lumineux intense on le
nomme aussi « l’océan de souffle ». Il est en rapport avec la Lune et l’eau.

- Le médium se nomme tan zhong, il se situe au niveau du péricarde. Il est
couleur du feu naissant, cinabre, rouge-orangé, proche du vermillon, il est
associé au soleil et donc au feu céleste.
- Le supérieur se nomme tan lu, couleur blanc perle, il s’associe au métal argent,
il se situe à la base de la gorge qui est associée bien évidemment à la parole, le
Verbe, et certainement aussi à la tyroïde...
*L’importance du diaphragme est prépondérante. Ce muscle est d’une utilité
capitale car il régit à lui-seul la respiration. Or, telle une membrane, il sépare le
buste du ventre en deux sections interdépendantes mais toutefois distinctes.

L’abdomen contient les organes nourriciers et de reproduction alors qu’au-
dessus du diaphragme il n’y a que le cerveau, le cœur et les poumons. En Qi

gong, on entretient la souplesse de ce muscle afin de détendre l’ensemble de
l’organisme par le souffle contrôlé. Son élasticité et sa puissance permet de
respirer et de détendre les ‟trois foyers originels”, notamment lorsqu’ils sont
souillés par des éléments perturbateurs de type émotionnel, entraînant le mal
être, (maux de ventre, pincement au cœur, les non-dits, etc.)
C’est le travail permanent de ce muscle qui sert de pompe à air aux poumons.
Les poumons resteraient des baudruches inertes s’ils ne connaissaient pas
l’action du diaphragme, d’où toute l’importance de l’entretenir afin de
l’assouplir et de le muscler, avec modération. C’est ce qui est travaillé lors de
certaines séances spécifiques, de préférence le matin juste après le réveil.
*C’est dans la compréhension de l’être, que l’on comprend la dynamique du
corps. Prenons l’exemple de la crosse aortique. Si l’aorte envoie le sang
réoxygéné dans l’ensemble du corps, c’est en revanche, grâce à la crosse
aortique que le sang régénéré est propulsé directement à la fois dans les 6
carotides et dans les bras par les 2 artères sous clavières afin d’irriguer et vitaliser
les mains et les doigts... Autrement dit, il y a deux circulations du sang dans le
corps. Celle du buste vers le haut, comme une priorité, et celle du bas, par
nécessité, vers l’abdomen. Ce qui crée au niveau du diaphragme, deux sections
interdépendantes mais distincts au niveau des fonctions.
De fait, L’intelligence et la dextérité de nos 10 doigts engendrent les dynamiques
de toutes exécutions manuelles liées à la créativité par les impulsions
spontanées et dynamiques du cerveau et grâce, évidemment, au circuit artériel
supérieur. Je pense, donc je fais, je battis, je fabrique, etc ! D’où l’importance de
savoir se concentrer sur le travail et les mouvements des mains, comme dans
l’action du potier qui donne la forme parfait à son objet en le modélisant avec
savoir et dextérité! Ainsi, pendant la pratique du tai Qi, on peut aisément
comprendre le bienfondé d’être toujours présent dans ses doigts et ses mains...

Cela révèle une conscience dirigée du mouvement initié par les mains et non par
les bras ou les coudes... Ce sont donc les mains qui conduisent les avant-bras et
non le contraire ! C’est pourquoi la main engendre le mouvement du coude par
la tête radiale et que le radius tourne autour du cubitus. Cette action exprime le
mouvement (yang) du radius, par rapport à son axe immuable (yin) le cubitus.
Ainsi, lorsque je bouge mon pouce, j’entraîne une rotation de la main grâce au
mouvement suivi du radius autour du cubitus. Dans la pratique, tous les
mouvements supérieurs des bras sont initiés de la même manière.
*Dans l’acte, le tai Qi est une succession de mouvements martiaux impliquant la
parfaite maîtrise du corps. Il s’agit donc, effectivement, d’une véritable initiation
à la corporéité. Savoir aligner les pieds et se déplacer sont les premières
difficultés. L’élève ne marche pas, il se déplace par rapport au mouvement qui
annonce une forme combattive, soit en avançant, action yang, soit en reculant
action yin. Le buste, du haut de la tête jusqu’à l’entre-jambe, est solidaire comme
un domino. Le haut du corps ne connaît donc pas de contrainte du buste par
rapport au ventre. La tête suit le mouvement sans jamais tourner ou se désunir
du corps. Elle aussi est solidaire de la taille qui pivote sur elle-même autour de
son axe figuré par la colonne vertébrale. Les bras et surtout les mains sont
toujours visibles et entretenus par une observation attentive, ferme et
déterminée, et les mouvements de celles-ci sont actionnés du bout des doigts
jusqu’au coude. Ce sont les mains qui dirigent et non les épaules ou les coudes !
Ceux-ci, en revanche, doivent toujours être relâchés.

Comme dans une danse, dirions-nous, la taille tourne sur
elle-même dans une action verticale et de balancier, de
gauche à droite et de droite à gauche. Les mains
font des arcs qui engendrent le mouvement des
avant-bras. Cette image de rondeur met le
pratiquant dans un rapport intime avec le Ciel qui est
l’expression en mouvement d’un cercle. En revanche, les
jambes, dont les mouvements sont accentués par la fonction rotulienne des
genoux et des chevilles, décrivent des déplacement anguleux, autrement dit,
c’est le carré en mouvement qui symbolise la Terre. Ainsi le pratiquant, avance
selon une forme de rite établi. Situé entre la Terre et le Ciel, il imite à la fois le
mouvement perpétuel qu’engendre l’Etoile Polaire par rapport au zodiaque et
celui de la Terre dans son espace providentiel. Celle-ci, est symbolisée par un
carré tournant sur lui-même. Léonard de Vinci, l’avait parfaitement compris
lorsque il établit l’homme (de Vitruve) c’est-à-dire, l’homme inclus dans une
étoile, entre le carré (la Terre) et le cercle (le Ciel). Les subdivisions du carré,

développées par le maître, expliquent à elles seules toutes les possibilités de ce
corps, modèle de perfection...
*Le tai Qi Quan est né de l’observation du règne animal. De la dance nuptiale,
de la chasse du prédateur ou encore du combat qui oppose deux engeances
différentes telle la mangouste contre le serpent, c’est en observant les réflexes
et le comportement naturel que les maîtres taoïstes ont découvert ce qu’il y a
de meilleur pour l’homme, lorsqu’il doit se confronter au combat. C’est
pourquoi, la poésie a également un pouvoir sur l’imaginaire lorsqu’elle donne
des noms d’animaux associés à la grâce de leur pulsion comme : « la grue déploie
ses ailes », «repousser le singe», «ramener le tigre à la montagne», «vole
oblique», «frapper les oreilles du tigre», «le serpent qui rampe» ou encore
«chevaucher le tigre»...
Il est dit aussi, que dans l’élaboration d’une bonne pratique, le corps doit être à
l’image d’un arbre. Le tronc est bien enraciné sur ses appuis, les bras sont
mobiles comme des branches et les mains sont des feuilles vivaces...
Toutes ces évocations mettent en gestes des applications précises de la forme
traditionnelle du style ‟yang” qui est appelée « tao lu ». On parle
traditionnellement de la forme des ‟108 mouvements”.
* Quelques points essentiels du corps que tout pratiquant doit connaître.
Il s’agit en premier lieu du sommet de la tête, le vertex. Celui-ci
correspond à la fontanelle, il se nomme Bai hui, souvent assimilé à
la Tradition bouddhiste comme étant le Sahasrâra-padma. Ce point
dominant est appelé ‟les 100 réunions”.

Le ming men quant à lui est situé entre les deux reins, mais en fait, il est plus
précisément à la jonction d’une triangulation, à équidistance du périnée ou point
nommé hui yin, du tan tien inférieur et des reins. On dit de lui que c’est un ‟océan
de souffle”. L’image est trop belle pour que nous ne puissions l’oublier.

La vitalité vient du fait d’avoir une puissance innée dans le ventre, et que celle-
ci est la mère de notre vigueur. On dit couramment que « quelqu’un qui n’a rien

dans le ventre » n’a ni courage, ni volonté, ni puissance. Tout semble dit !
Il y a évidemment d’autres points sensibles de grandes importances pour la
technique et la pratique du tai Qi. Ils sont en rapport avec la plante des pieds et
le creux des mains, situés sensiblement aux mêmes emplacements.
*Le point situé dans le creux des mains se nomme lao gong ‟palais de labeur”.
On voit la virilité d’une personne dans l’énergie qui se dégage de ses mains... Rien
de telle qu’une poignée de mains pour savoir à qui l’on a affaire... main molle,
moite, sèche, tout un programme qui d’instinct nousrebute. La main ouverte n’a
rien à cacher. Les doigts tendus et réunis montre une unité. L’expression « unis

comme les 5 doigts de la main” ne sait pas toujours
que ces phalanges ont un rapport cognitif avec les 5
éléments. Le pouce symbolise la Terre, etc. Bref,
l’expression du pouvoir et du Savoir s’exprime part et
dans les mains. Enfin, deux autres points se situent
sous les pieds à la hauteur des coussinets des orteils.
On les nomme yong Quan ‟fusion avec la terre”. C’est
par eux que le corps s’enracine. C’est sur eux que le
principe du déplacement s’opère. Et si le yong Quan
initie le mouvement, la propulsion énergique se fait à
partir du talon. Tous ces points sont autant
d’expression physique de l’énergie motrice. D’autant quand ils sont dirigés
correctement afin de dynamiser le corps par la conscience de l’esprit.
*Enfin, les pratiquants assidus emploient des armes. Il s’agit de l’épée, du sabre,
du bâton, court ou long, et de l’éventail. En effet, l’éventail n’a en soi rien de
spécialement féminin. Il ne sert pas qu’à faire du vent afin de se rafraîchir. C’est
une arme de poing ! L’objet a toujours été le compagnon du samouraï, et en
l’occurrence, du pratiquant expérimenté du tai QI Quan. Toutes ces armes ont
pour valeur d’aguerrir et d’assouplir les poignées avec les maniements de l’épée,
les coudes avec le sabre, les épaules et le dos avec le bâton long, etc.

*

Enfin, le tai Qi Quan n’est pas un sport ! C’est un art martial aux vertus multiples
qui, comme tel, permet à chaque individu d’aller puiser, en soi-même, sa nature
profonde. Comprendre afin de mieux se servir de la force naturelle qui le meut,
voilà le défi. Chacun, chacune, y trouvera peut-être les sources mêmes qui
régissent l’Univers. Plus qu’une investigation, cette autopsie du vivant permettra
à chacun de reprendre l’antique formule acronyme de l’alchimie opérative :

V.I.T.R.I.O.L :

Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem
«Visite l’intérieur de la terre, et en rectifiant, tu trouveras la pierre cachée. »
La fameuse pierre ‟philosophale” que l’alchimie opérative taoïste appelle

poétiquement,
‟La fleur de jade blanc.”

Née du mariage des feux du Ciel et de la Terre...

Christian René Robin.

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